Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises

Mis à jour le 24/05/2022

Sous Louis Philippe, les anti-esclavagistes avaient gagné en puissance sous l'impulsion de Victor Schoelcher, dont l'action contre l'esclavage aura duré presque 20 ans.

À la chute du roi, le gouvernement provisoire de la IIe République engage les procédures officielles pour abolir l'esclavage et une commission est créée le 4 mars 1848.

Le 27 avril, le gouvernement de la République française publie un décret d'application abolissant l'esclavage dans les colonies françaises dans le bureau du ministre de la Marine et des Colonies, Louis Arago, à l'Hôtel de la Marine.

 

http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/anom/fr/Infos/Decret-abolition-esclavage.html

 

Loi Taubira : la traite et l’esclavage déclarés "crime contre l’humanité"

Le 22 décembre 1998, Christiane Taubira, députée de la Guyane, dépose à la présidence de l’Assemblée nationale une proposition de loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. L’exposé des motifs de la loi est percutant :

"Il n'existe pas de comptabilité qui mesure l'horreur de la traite négrière et l'abomination de l'esclavage. […] Pas de statistiques, pas de preuves, pas de préjudice, pas de réparations. Les non-dits de l’épouvante qui accompagna la déportation la plus massive de l’histoire des hommes sommeillèrent, un siècle et demi durant, sous la plus pesante chape de silence. […] La France […]  redonnera éclat et grandeur à son prestige aux yeux du monde en s’inclinant la première devant la mémoire des victimes de ce crime orphelin." 

Le 10 mai 2001, le sénat adopte en deuxième lecture, et à l’unanimité, la loi Taubira, promulguée le 21 mai suivant. La France est le premier État à déclarer la traite et l’esclavage "crime contre l’humanité".

Consulter la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité du 21 mai 2001

 

10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions

Si la cérémonie du 10 mai est bien sûr une célébration de la mémoire des esclaves, c’est aussi une façon de réfléchir aux souffrances qui ont été induites par le système de l’esclavage, la négation de l’être humain, et c’est encore une façon de s’adresser à l’ensemble du pays.

Au-delà des Ultramarins ou des personnes de couleur, chacun d’entre nous est concerné.

Penser à l’esclavage, c’est réfléchir à ce que sont les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité et aussi la solidarité.

C’est réfléchir aussi à l’égalité, à la démocratie. C’est donner aussi la possibilité aux personnes les plus compétentes et les plus méritantes d’avoir accès à toutes les fonctions, même les plus hautes.

La notion d’égalité des êtres humains issue du siècle des Lumières et de la Révolution française permet de penser et de reconnaître que chacun d’entre nous a les mêmes droits quelles que soient sa couleur de peau, ses origines, sa religion, son orientation sexuelle.

 

23 mai, journée nationale en hommage aux victimes de l'esclavage colonial

La loi n°017-256 du 28 février 2017 de programmation relative à l'égalité réelle outre-mer a instauré la date commémorative du 23 mai, "journée nationale en hommage aux victimes de l'esclavage colonial". Cette date rappelle le 23 mai 1848, où le décret Schoelcher du 27 avril 1848 abolissant l'esclavage entre en application sur le 1er territoire d'Outre-mer à recevoir l'information (la Martinique), ce qui entraine les premières libérations officielles d'esclaves.

Elle fait également écho à la la marche silencieuse du 23 mai 1998 qui a contribué au débat national aboutissant au vote de la  loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité du 21 mai 2001 , aussi appelée "loi Taubira" du nom de l’ancienne ministre de la justice.

 

Site de la fondation pour la mémoire de l’esclavage :

http://gip-mmeta.org/